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Expositions - Léopold Ollier
L'espace du Musée dédié à Léopold Ollier présente sur deux niveaux les instruments et pratiques utilisés ou inventés par ce chirurgien à la fin du 19ème siècle.
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Des premières utilisations de la radiologie aux techniques d'anesthésie et d'antisepsie, ses travaux sont encore de nos jours reconnus par les chirurgiens du monde entier.
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La visite du Musée Ollier débute avec la découverte de son acte de naissance, daté de « l'an 1830 le quatre du mois de décembre à 3 heures du soir ». L'occasion de découvrir le parcours exceptionnel du plus célèbre des enfants des Vans.

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vue partielle du musée Léopold Ollier


 

Léopold Ollier : major du concours d'interne de l'Hôtel-Dieu à Lyon

Le petit Léopold, qui n'aimait guère son prénom, entre en primaire à l'école des garçons des Frères basiliens des Vans. Il va ensuite au collège des basiliens de Privas, et le 20 juillet 1848 obtient son diplôme de bachelier ès lettres, puis le 31 juillet 1848, celui de bachelier ès sciences physiques. A l'instar de son père et de ses aïeuls, il entreprend ses études de médecine à la Faculté de Montpellier. En 1851, il se présente au concours de l'internat de l'Hôtel-Dieu de Lyon, un hôpital de très haute réputation. Tout juste âgé de 21 ans, il est reçu « major » des neufs internes admis. Il est affecté au service de chirurgie osseuse d'Amédée Bonnet, un grand maître, et c'est là qu'il prendra conscience de la souffrance humaine. En 1856 il est de retour à Montpellier pour soutenir avec succès sa thèse de doctorat : « Recherche anatomopathologique sur la structure interne des tumeurs ovariennes cancéreuses aux diverses périodes de leur développement ». 

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Une découverte essentielle dans les sous-sols de l'actuelle pharmacie Blanc

Il se lance dans l'expérimentation animale. Ses parents avaient fait construire une maison place de la Grave, là où se trouve actuellement la pharmacie Blanc, avec des écuries pour les chevaux. Le balcon en fer forgé du premier étage porte encore les initiales de la famille. C'est là, dans une cave du sous-sol, qu'en 1857, il tente et réussit ses premières greffes sur des animaux de basse-cour, observant à chaque fois un phénomène d'ossification. « Il avait là la preuve que le périoste seul, s'il est vascularisé, peut produire de l'os, et cette membrane recevra le nom de couche ostéogène Ollier », précise le Docteur Maurice Folcher. A nouveau installé à Lyon, il renouvelle de nombreuses fois avec succès des expériences dans le laboratoire de Chauveau, à l'Ecole vétérinaire, et réalise des communications pour l'Académie des Sciences et la Société de Biologie. En 1859, il obtient le deuxième prix de physiologie pour son mémoire « Recherches expérimentales sur la production artificielle des os au moyen de transplantation du périoste et des greffes osseuses », le premier prix revenant à Louis Pasteur. En 1860, le poste très convoité de chirurgien-major de l'Hôtel-Dieu de Lyon étant à nouveau vacant, il s'y présente, réussit, et se voit confier un service de 120 lits « pour le traitement des affections osseuses  ».

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La guerre, champs malheureux d'expérimentation

En 1866, à la suite d'un concours, l'Académie des Sciences lui décerne son Prix pour un monumental ouvrage en deux volumes, dédié à Velpeau et Claude Bernard : « Traité expérimental et clinique de la régénération des os et de la production artificielle de tissu osseux ». A la suite, il est fait Chevalier de la Légion d'honneur par l'Empereur Napoléon III. Il poursuit ses travaux sur le périoste, les résections osseuses, et le cartilage articulaire. Il voyage beaucoup à l'étranger, à l'affût de toutes les innovations, et invente plusieurs instruments chirurgicaux toujours utilisés dans les salles d'opération : la rugine, l'écarteur et le davier pour n'en citer que quelques-uns. En 1867, à l'âge de 37 ans, il épouse Isabelle Joannon, fille d'un banquier de Givors. Le couple aura quatre filles, et un fils. En 1870, à la déclaration de guerre, il préside la commission chargée d'organiser le service des médecins civils et des ambulances. Il est sur place lors des batailles livrées par l'armée du général Bourbaki, et trouve là, à son corps défendant, l'occasion de mettre en pratique ses découvertes. Chaque fois que possible, il évite l'amputation telle qu'elle était préconisée jusqu'alors, au bénéfice d'une chirurgie conservatrice qui permet à de nombreux blessés de conserver leurs membres. En 1871, il est fait Officier de la Légion d'honneur. Il rendra compte de ses pratiques de guerre au Congrès médical de France, à Lyon en 1872. Inventeur de la greffe osseuse, il élargit sa pratique à la chirurgie du nez et de la face, et invente également les greffes de peau mince.

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Ollier au chevet de Sadi Carnot

Il est alors un chirurgien de renommée internationale, appelé à présider les plus grands congrès mondiaux. Membre de l'Académie des sciences, membre honoraire de la plupart des Académies d'Europe, il est particulièrement estimé de ses collègues allemands qui, dès la paix retrouvée, font figurer son portrait dans la salle d'honneur de l'Académie de Chirurgie de Berlin. De nombreux dirigeants politiques, dont Sadi Carnot, se pressent pour le consulter. Néanmoins, il conserve ses distances vis-à-vis du pouvoir politique, disant toujours : « Je suis médecin, je reste médecin ». Il partage son temps entre les soins aux malades, la recherche scientifique, et l'écriture. En 1885, il publie le premier volume de son « Traité des résections et des opérations conservatrices qu'on peut pratiquer sur le système osseux ». Le second volume paraît en 1889, le troisième en 1892. C'est une œuvre gigantesque, de près de 2.500 pages, un véritable monument. Le Club Ollier, à Lyon, en détient un exemplaire. Le 24 juin 1894, à Lyon, il est fait Commandeur de la Légion d'Honneur par Sadi Carnot, Président de la République, lequel sera assassiné le soir même par un anarchiste italien. Malgré les soins prodigués par le Professeur Ollier, le décès est constaté peu après minuit. Une autopsie sera réalisée par Ollier lui-même. Quelques semaines plus tard, l'assassin est condamné à mort et exécuté.

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Léopold Ollier terrassé par une hémorragie cérébrale

Fidèle à son image, Léopold Ollier aura exercé jusqu'à son dernier souffle. Les circonstances de sa mort à son domicile du quai Gailleton ont été rapportées par le Professeur L.P. Fisher : « Le samedi 24 novembre 1900, Ollier avait opéré et fait son service à l'Hôtel-Dieu comme de coutume, et dimanche dans la soirée, après avoir mis de l'ordre dans sa correspondance, il avait visité ses malades privés de la Maison de Santé des religieuses de Ste Marthe. Du lundi au vendredi précédent, il avait siégé au jury du concours chirurgical pour la seizième fois… Le soir du dimanche 25 novembre 1900, à 20h30, adossé à la cheminée au milieu des siens, à l'issue d'une réunion de famille, Ollier tomba subitement, terrassé par une hémorragie cérébrale » (Annales du congrès : « Centenaire d'Ollier »). Ses gendres le portent dans sa chambre, ses assistants se pressent à son chevet, mais rien n'y fait : le grand Ollier est mort. Ses obsèques sont célébrées le 29 novembre par le cardinal Couillé en l'église St François de Salles en présence du Préfet, des médecins de ses services, des autorités civiles et religieuses et des sommités du monde médical. Un bataillon d'infanterie lui rend les honneurs. On rapporte que malgré la pluie, onze discours furent prononcés au cimetière de Loyasse, où il est inhumé.

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maison natale de Léopold Ollier aux Vans

 

 

 

 Léopold Ollier statufié deux fois

Le nom d'Ollier fut donné à Lyon à une place proche de la faculté de médecine, et aux Vans à la place principale, la belle place de la Grave. Une monumentale statue réalisée par le célèbre Alfred Boucher est inaugurée à Lyon le 23 novembre 1904. La taille et le poids de cette statue, la renommée du sculpteur, et les dix discours prononcés à la cérémonie témoignent si besoin de la célébrité d'Ollier à cette époque. Une réplique de la statue de Lyon est érigée aux Vans et inaugurée le 25 octobre 1905 en présence de plus de dix mille personnes. La statue de Lyon sera déboulonnée par les allemands en 1942 pour être fondue. Celle des Vans sera sauvée grâce à Joseph Thibon, qui organise une collecte de cuivre et de bronze, et fait traîner les choses en longueur. Ainsi la haute stature du Professeur Ollier, bistouri en main, domine toujours la place qui porte son nom, dans une magnifique perspective avec le Serre de Barre en arrière-plan.

Véritable pionnier dans une période féconde en découvertes, Léopold Ollier a ouvert la voie à la chirurgie réparatrice moderne. Son œuvre immense marqua puissamment les esprits. La réputation dont il jouissait alors dans le monde entier, le situe parmi les plus grandes personnalités de la fin du XIXe siècle. Pour tous les spécialistes actuels de la chirurgie orthopédique, il demeure une figure incontournable.

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Marc PLOSSARD         




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Les découvertes de Léopold Ollier

Ollier est l'auteur d'une découverte fondamentale qui a permis le développement de la chirurgie réparatrice des temps modernes.

Le périoste, fine membrane qui recouvre l'os, produit de l'os lorsqu'il est vascularisé. Dès 1857, en vacances aux Vans, il avait transplanté le périoste du tibia d'un lapin sous la peau de son crâne, et le périoste d'un coq dans sa crête, puis constaté que le tibia faisait de l'os.

Au lieu d'amputer, comme on le faisait alors à peu près systématiquement, Ollier pratique une résection, c'est-à-dire qu'il ôte la partie abîmée de l'os en préservant le périoste pour assurer la régénération osseuse.

Ses travaux se poursuivent sur les caries osseuses, les nécroses, les ostéites, les arthrites, les ankyloses, la tuberculose osseuse et articulaire, la trépanation et l'antisepsie.

La soixantaine passée, il découvrira une maladie inconnue : la dyschondroplasie, qu'on dénommera « la maladie Ollier », et s'intéressera encore à la gynécologie (Docteur Maurice Folcher).

Jusque dans les années 1840/1850, les chirurgiens opéraient sans anesthésie, dans des flots de sang. Sans en être l'inventeur, Ollier a opéré sous anesthésie à l'éther dès le début de sa carrière et s'y est tenu. On dit qu'il a pratiqué plus de 40.000 anesthésies sans déplorer un seul décès.

Adepte depuis toujours des principes d'hygiène de Semmelweiss, il s'est rallié très vite aux conclusions des travaux de Pasteur et Lister sur l'antisepsie, ce qui a ramené le taux de mortalité dans ses services de 48% à 10%. Ses instruments étaient toujours stérilisés, et avant d'entrer en salle d'opération il se changeait et passait une sorte de tunique désinfectée, une véritable révolution à cette époque.

En 1878, il invente un astucieux pansement occlusif en verre, qui permet de contrôler la cicatrisation, et plusieurs instruments et appareils chirurgicaux.

Grand utilisateur de la photographie dans le contrôle des résultats opératoires et dans l'évolution de ses patients, il eut également le bonheur d'utiliser les « rayons x » après que, dans la nuit du 22 décembre 1895, Wilhem-Konrad Röntgen, premier Prix Nobel de Physique, eût réalisé la célèbre radiographie de la main de sa femme.

A partir de 1896, il collabore régulièrement avec son élève Etienne Destot, un étonnant radiologue, auteur également d'une belle stature du maître : « Ollier consolant une femme lui présentant un enfant » (Musées de l'Hôtel-Dieu et des Vans) 

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Sources et références :
Docteur Maurice Folcher, Sébastien Portal, Jean-Marie Roux, Emile Blanc, Association Léopold Ollier, Musée Ollier, Divers écrits de Jacques Schnetzler, Annales du Congrès des Vans


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place Ollier aux Vans

Date de création : 18/02/2012 @ 09:31
Dernière modification : 08/08/2016 @ 18:47
Catégorie : Expositions
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